Origines des difficultés dans les relations entre pairs pendant la petite enfance et leur rôle dans l’adaptation psychosociale et le développement des enfants
Michel Boivin, Ph.D., Chaire de recherche du Canada sur le développement social de l’enfant & Lysandre Provost, étudiante au doctorat
GRIP, École de psychologie & Université Laval, Canada
, Éd. rév.
Introduction
On pense que les relations entre pairs jouent un rôle important dans le développement des enfants.1-3 Elles offrent des occasions uniques de prendre connaissance des normes sociales et des processus touchant les relations interpersonnelles, et d’acquérir de nouvelles habiletés sociales. Elles fournissent aussi des contextes dans lesquels les capacités d’autocontrôle peuvent être testées et perfectionnées. Les relations entre pairs pendant l’enfance comportent aussi des facettes multiples : les enfants vivent des interactions entre pairs en participant à des activités de groupe, ainsi que grâce à leurs associations dyadiques (c’est-à-dire individuelles) avec leurs amis.2 On considère que ces différentes facettes des expériences entre pairs procurent des occasions développementales reliées à l’âge pour construire le soi. Les expériences de groupes de pairs prennent progressivement de l’importance et culminent au milieu de l’enfance, avant de laisser la place aux amitiés, qui constituent la caractéristique la plus importante à la fin de l’enfance et à l’adolescence.3,4
Problèmes
Malheureusement, les relations entre pairs ne sont pas toujours salutaires pour les enfants : entre 10 et 15 % des enfants vivent des difficultés chroniques comme le rejet5, ainsi que le harcèlement et la victimisation6 par les pairs. Au cours des 40 dernières années, de nombreuses recherches ont tenté de comprendre la nature, la signification et l’impact des problèmes relationnels entre pairs.2 La plupart des efforts de recherche ont porté sur les enfants d’âge scolaire. Pourtant, un nombre croissant d’enfants sont exposés aux pairs tôt dans la vie par le biais des services préscolaires.7 Les relations précoces entre pairs sont donc très pertinentes en ce qui a trait aux questions de politiques sociales et devraient faire l’objet d’une attention constante.
Questions clés pour la recherche
Il y a au moins quatre questions de base pertinentes pour l’étude des relations précoces entre pairs :
- Quels sont les jalons développementaux des interactions et des relations précoces entre pairs?
- À quel âge les enfants commencent-ils à vivre des difficultés relationnelles entre pairs?
- Quels comportements sociaux sont responsables des difficultés relationnelles précoces entre pairs?
- Quelles sont les conséquences des difficultés relationnelles précoces entre pairs?
Résultats de recherche
Quels sont les jalons développementaux des interactions précoces et des relations entre pairs? Vers la fin de leur première année, la plupart des nourrissons vont participer à des activités avec des pairs qui tournent surtout autour d’objets. Vers la fin de la deuxième année, grâce à une locomotion améliorée et à l’apparition du langage, les jeunes enfants sont capables de coordonner leur comportement en jouant avec des partenaires de jeux; ils peuvent s’imiter et commencer à alterner les rôles lorsqu’ils jouent.8,9 Entre les âges de trois et cinq ans, les comportements prosociaux et les jeux de simulation augmentent systématiquement, et les comportements agressifs diminuent, ce qui révèle une meilleure capacité à adopter le point de vue du partenaire de jeu.9,11 Ces nouvelles habiletés sociales interactives constituent la fondation des relations précoces entre pairs, qui se manifestent au début par une préférence comportementale envers des pairs spécifiques.10,8 Ces préférences précoces se transforment graduellement en des amitiés préscolaires portant principalement sur des échanges concrets et des activités de jeu mutuel. Dans les milieux préscolaires, ces amitiés deviennent progressivement distinctes selon les sexes et s’enchâssent dans des réseaux d’affiliations.1,12,13 Des groupes de jeu informels comprenant des enfants d’âges divers se forment aussi dans le quartier.2,14
À quel âge les enfants commencent-ils à vivre des difficultés relationnelles entre pairs? Les enfants d’âge préscolaire construisent graduellement leurs perceptions de leurs amis et de leurs pairs. Vers l’âge de quatre ans au plus tard, ils identifient correctement les meilleurs amis, les pairs qu’ils aiment et ceux qu’ils n’aiment pas. L’ensemble de ces perceptions révèle une structure cohérente et consistante de statut de pair au sein du groupe plus étendu, où certains enfants particuliers ne sont pas aimés et sont perçus négativement par le groupe de pairs.5,15,16 Cette forme de rejet par les pairs peut conduire à diverses formes de comportements négatifs envers l’enfant, comme le contrôle ou la domination, la taquinerie excessive, le harcèlement général par les pairs et la victimisation.17,18 Le harcèlement et la victimisation par les pairs fait référence à l’exposition au traitement négatif, répété dans le temps, de la part d’un ou de plusieurs enfants, généralement dans un contexte de déséquilibre des pouvoirs.19 La documentation à ce sujet porte principalement sur le milieu de l’enfance, mais des données indiquent que ces difficultés existent pendant les années préscolaires.20-23
Quels facteurs sont responsables des difficultés relationnelles précoces entre pairs? Les attributs physiques déviants, comme les problèmes de parole, la maladresse ou la déficience physique peuvent conduire à des difficultés relationnelles entre pairs. Cependant, les caractéristiques comportementales des enfants ont été plus systématiquement identifiées comme sources principales de ces difficultés. Les enfants qui vivent des difficultés relationnelles avec les pairs ont tendance à être plus agressifs, hyperactifs et oppositionnels, mais aussi plus renfermés au plan social et moins sociables.1,24-26 Ces comportements pourraient être des déterminants proximaux ainsi que des conséquences de leurs difficultés relationnelles pendant la petite enfance.27 Les comportements agressifs, en particulier les comportements agressifs réactifs, les plus couramment cités en contexte scolaire sont les déterminants proximaux et les corrélats comportementaux du rejet par les pairs.1,28,29 Il existe également des preuves substantielles que les vulnérabilités génétiques de l’enfant expliquent en partie cette association prédictive30-34, ce qui signifie que certains enfants présentent un risque biologique de difficultés avec leurs pairs bien avant qu’ils n’en rencontrent. Cependant, ce risque n’est pas une fatalité, mais souligne plutôt la nécessité d’une intervention précoce visant ces vulnérabilités. En outre, certains enfants agressifs peuvent en fait bénéficier d’un statut social relativement élevé,35 surtout si les normes du groupe appuient les comportements agressifs ou sont neutres à cet égard.36 Cela est plus susceptible de se produire chez les enfants d’âge préscolaire, parce que les formes instrumentales et proactives des comportements agressifs peuvent être associées positivement à la popularité.37 En effet, les enfants de cet âge, surtout les garçons,38 utilisent souvent des moyens agressifs pour atteindre un statut élevé dans la structure sociale. Le phénomène associé est la tendance des enfants agressifs d’âge préscolaire à s’associer proactivement ou à se lier d’amitié les uns avec les autres,29,39 une tendance qui pourrait renforcer les comportements agressifs comme moyen d’atteindre des buts sociaux.40,41 Enfin, les enfants timides et réservés sont aussi susceptibles de vivre des relations difficiles avec leurs pairs.42 Cependant, dans ce cas, les problèmes relationnels sont plus susceptibles de survenir à un âge ultérieur, parce que ces formes de réticences sociales sont moins frappantes et moins évidentes pour les enfants d’âge préscolaire.24,43
Quelles sont les conséquences des difficultés relationnelles précoces entre pairs? Le domaine des relations entre pairs chez les enfants fait l’objet d’un consensus : ceux qui vivent des difficultés sont à risque de plusieurs problèmes d’adaptation future, y compris d’abandon scolaire, de délinquance et de problèmes affectifs.29,44 Cependant, les processus développementaux qui conduisent à ces problèmes ultérieurs suscitent encore une question : ces problèmes ultérieurs d’adaptation sont-ils vraiment causés par ces difficultés relationnelles précoces entre pairs ou résultent-ils des caractéristiques durables propres à l’enfant?1,45 On a découvert que les difficultés relationnelles persistantes entre pairs pendant l’enfance prédisent des problèmes internalisés comme la solitude, la dépression et l’anxiété, ainsi que des problèmes scolaires et de santé physique.44-46 Les données touchant les enfants d’âge préscolaire sont plus limitées, mais elles vont dans le même sens.39,47,48 Cependant, on ne sait pas clairement si ces problèmes relationnels précoces entre pairs ont des conséquences à long terme. Le rejet par les pairs à la maternelle peut aussi renforcer les comportements réactifs agressifs chez les enfants qui ont une prédisposition à l’agressivité, probablement parce que l’expérience du rejet provoque et favorise des attributions et des attentes hostiles par rapport aux situations sociales.49 Tel que déjà mentionné, l’affiliation mutuelle entre les enfants agressifs peut aussi renforcer leurs comportements agressifs pendant la petite enfance. En effet, les interactions entre pairs chez les enfants agressifs pendant les années préscolaires sont parfois des occasions d’échanges coercitifs. Dans certaines conditions (par exemple, la soumission de l’enfant, la tolérance de l’agressivité par l’adulte et les pairs), ces échanges permettent d’apprendre et procurent des champs d’action pour les comportements agressifs.50,51 Ce processus, appelé « apprentissage de la déviance » a reçu énormément de soutien empirique.52,53 Les données préliminaires semblent indiquer que le temps passé dans des centres de la petite enfance est associé à des taux plus élevés d’agressivité,54,55 et que les processus d’apprentissage de la déviance peuvent en être en partie responsables.50,56
Enfin, on devrait également noter le fait que les relations d’amitié (par exemple, les affiliations avec des enfants agressifs,57 ou le fait d’avoir un ami protecteur58) peuvent aussi jouer un rôle de protection important contre les expériences négatives entre pairs et à leur impact. Ces processus peuvent aussi être présents au préscolaire.
Conclusions
La vie sociale des enfants d’âge préscolaire est très complexe et sophistiquée, puisqu’ils sont confrontés à des expériences positives et négatives avec les pairs tout au long de la petite enfance. Dès que les groupes de pairs se forment, on remarque des différences individuelles en ce qui concerne l’adaptation aux pairs. Vers l’âge de quatre ans, une proportion importante d’enfants d’âge préscolaire vivent déjà des difficultés relationnelles avec leurs pairs, comme le rejet et le harcèlement, et ces expériences négatives pourraient avoir des répercussions sur leur adaptation et leur développement socio-affectif.
Les dynamiques développementales de ces difficultés comportent plusieurs facettes et mettent en cause des vulnérabilités génétiques qui s’expriment à un stade précoce du développement, ainsi que des associations bidirectionnelles et différenciées des tendances comportementales des enfants d’âge préscolaire. Parmi celles-ci, les comportements sociaux inappropriés, comme les comportements agressifs, sont clairement impliqués, mais de façon complexe. Ils constituent non seulement des déterminants proximaux importants, influencés par la génétique, des difficultés relationnelles entre pairs, mais ils sont aussi enchâssés dans une matrice sociale émergente qui pourrait maintenir et favoriser les tendances agressives. Les comportements agressifs commencent à la maternelle et sont associés au rejet des pairs, qui contribue peut-être à les augmenter. Cependant, la plupart des jeunes enfants agressifs ne sont pas marginalisés, ils ont plutôt tendance à s’associer entre eux pendant les années préscolaires. Ceci pourrait entraîner des formes d’apprentissage de la déviance.
Implications pour les politiques et les services
On ne sait pas explicitement si les relations précoces entre pairs, qu’elles soient positives ou négatives, présentent des avantages ou occasionnent des problèmes à long terme. Cependant, si on prend en considération les données recensées ici, cette question devrait clairement préoccuper les décideurs politiques et les prestataires de services. On s’aperçoit que plusieurs problèmes d’adaptation remontent aux problèmes de relations précoces entre pairs. Le défi de la communauté des chercheurs consiste à mieux comprendre l’origine, le développement et l’impact causal des relations saines et problématiques entre pairs pendant la petite enfance.
Les études prospectives sur le développement précoce et fondées sur les données génétiques sont essentielles à cet effet. Ces questions fondamentales sont d’autant plus importantes qu’un nombre croissant d’enfants vit des relations entre pairs précoces dans divers milieux préscolaires publics et privés.
Ces services sont aussi présents de plus en plus tôt dans la vie des enfants. Il est important d’évaluer comment les divers milieux préscolaires peuvent ou non favoriser les relations saines entre pairs. Ces efforts de recherche devraient aussi aider à concevoir et à évaluer des programmes de prévention adéquats et efficaces. Par exemple, on sait désormais clairement que l’on ne devrait pas regrouper des jeunes enfants qui manifestent des comportements agressifs dans l’objectif de les traiter.
Références
- Parker JG, Rubin KH, Erath SA, Wojslawowicz JC, Buskirk AA. Peer relationships, child development, and adjustment: a developmental psychopathology perspective. In: Cicchetti D, Cohen DJ. Developmental Psychopathology, Volume 1: Theory and method. 2nd Edition. John Wiley & Sons, Ltd; 2015:419-493. doi:10.1002/9780470939383.ch12
- Rubin KH, Bukowski WM, Bowker JC. Children in peer groups. In: Lerner RM, ed. Handbook of child psychology and developmental science. John Wiley & Sons, Ltd; 2015:1-48. doi:10.1002/9781118963418.childpsy405
- Schwartz-Mette RA, Shankman J, Dueweke AR, Borowski S, Rose AJ. Relations of friendship experiences with depressive symptoms and loneliness in childhood and adolescence: A meta-analytic review. Psychological Bulletin. 2020;146(8):664-700. doi:10.1037/bul0000239
- Furman W, Rose AJ. Friendships, romantic relationships, and peer relationships. In: Lerner RM, ed. Handbook of child psychology and developmental science. 1st ed. Wiley; 2015:1-43. doi:10.1002/9781118963418.childpsy322
- Ettekal I, Ladd GW. Developmental pathways from childhood aggression–disruptiveness, chronic peer rejection, and deviant friendships to early-adolescent rule breaking. Child Development. 2015;86(2):614-631. doi:10.1111/cdev.12321
- Oncioiu SI, Orri M, Boivin M, Geoffroy MC, Arseneault L, Brendgen M, Vitaro F, Navarro MC, Galéra C, Tremblay RE, Côté SM. Early Childhood factors associated with peer victimization trajectories from 6 to 17 years of age. Pediatrics. 2020;145(5):e20192654. doi:10.1542/peds.2019-2654
- Peter FH, Schober PS, Spiess KC. Early birds in day care: the social gradient in starting day care and children’s non-cognitive skills. CESifo Economic Studies. 2016;62(4):725-751. doi:10.1093/cesifo/ifv019
- Harrist AW, Bakshi AJ. The interplay of parent and peer influences on children’s social development. In: Smith PK, Hart CH, eds. The Wiley-Blackwell handbook of childhood social development. 3rd ed. Wiley Blackwell; 2022:459-481. Published online. doi:10.1002/9781119679028.ch25
- Rubin KH, Bukowski WM, Parker JG, Bowker JC. Peer interactions, relationships, and groups. In: Damon W, Lerner RM, Kuhn D, eds. Child and Adolescent Development: An Advanced Course. Wiley; 2008:141-180.
- Jambon M, Madigan S, Plamondon A, Jenkins J. Developmental trajectories of physical aggression and prosocial behavior in early childhood: Family antecedents and psychological correlates. Developmental Psychology. 2019;55(6):1211-1225. doi:10.1037/dev0000714
- Öneren Şendil Ç, Erden FT. Peer preference: a way of evaluating social competence and behavioural well-being in early childhood. Early Child Development and Care. 2014;184(2):230-246. doi:10.1080/03004430.2013.778254
- Mehta CM, Strough J. Sex segregation in friendships and normative contexts across the life span. Developmental Review. 2009;29(3):201-220.
- Shutts K, Kenward B, Falk H, Ivegran A, Fawcett C. Early preschool environments and gender: Effects of gender pedagogy in Sweden. Journal of Experimental Child Psychology. 2017;162:1-17. doi:10.1016/j.jecp.2017.04.014
- Howes C. Friendship in early childhood. In: Rubin KH, Bukowski WM, Laursen B, eds. Handbook of peer interactions, relationships, and groups. The Guilford Press; 2009:180-194.
- Beazidou E, Botsoglou K. Peer acceptance and friendship in early childhood: the conceptual distinctions between them. Early Child Development and Care. 2016;186(10):1615-1631. doi:10.1080/03004430.2015.1117077
- Weyns T, Colpin H, Engels MC, Doumen S, Verschueren K. The relative contribution of peer acceptance and individual and class-level teacher–child interactions to kindergartners’ behavioral development. Early Childhood Research Quarterly. 2019;47:259-270. doi:10.1016/j.ecresq.2018.12.009
- Kärnä A, Marinus Voeten, Elisa Poskiparta, Christina Salmivalli. Vulnerable children in varying classroom contexts: Bystanders’ behaviors moderate the effects of risk factors on victimization. Merrill-Palmer Quarterly. 2010;56(3):261-282. doi:10.1353/mpq.0.0052
- Godleski SA, Kamper KE, Ostrov JM, Hart EJ, Blakely-McClure SJ. Peer victimization and peer rejection during early childhood. Journal of Clinical Child and Adolescent Psychology. 2015;44(3):380-392. doi:10.1080/15374416.2014.940622
- Beran T. Stability of harassment in children: analysis of the Canadian National Longitudinal Survey of Children and Youth Data. Journal of Psychology. 2008;142(2):131-146. doi:10.3200/JRLP.142.2.131-146
- Kirves L, Sajaniemi N. Bullying in early educational settings. In: Määttä K, Uusiautti S. Early Child Care and Education in Finland. Routledge; 2014:93-110.
- Ladd GW, Ettekal I, Kochenderfer-Ladd B. Peer victimization trajectories from kindergarten through high school: Differential pathways for children’s school engagement and achievement? Journal of Educational Psychology. 2017;109(6):826-841. doi:10.1037/edu0000177
- Saracho ON. Bullying prevention strategies in early childhood education. Early Childhood Education Journal. 2017;45(4):453-460. doi:10.1007/s10643-016-0793-y
- Barker ED, Boivin M, Brendgen M, et al. Predictive validity and early predictors of peer-victimization trajectories in preschool. Archives of General Psychiatry. 2008;65(10):1185-1192.
- Boivin M, Petitclerc A, Feng B, Barker ED. The developmental trajectories of peer victimization in middle to late childhood and the changing nature of their behavioral correlates. Merrill-Palmer Quarterly. 2010;56(3):231-260.
- Hong JS, Espelage DL. A review of research on bullying and peer victimization in school: An ecological system analysis. Aggression and Violent Behavior. 2012;17(4):311-322. doi:10.1016/j.avb.2012.03.003
- Pouwels JL, Hanish LHD, Smeekens S, Cillessen AHN, van den Berg YHM. Predicting the development of victimization from early childhood internalizing and externalizing behavior. Journal of Applied Developmental Psychology. 2019;62:294-305. doi:10.1016/j.appdev.2019.02.012
- Casper DM, Card NA. Overt and relational victimization: a meta-analytic review of their overlap and associations with social–psychological adjustment. Child Development. 2017;88(2):466-483. doi:10.1111/cdev.12621
- Bierman KL, Kalvin CB, Heinrichs BS. Early childhood precursors and adolescent sequelae of grade school peer rejection and victimization. Journal of Clinical Child and Adolescent Psychology. 2015;44(3):367-379. doi:10.1080/15374416.2013.873983
- Chen D, Drabick DAG, Burgers DE. A developmental perspective on peer rejection, deviant peer affiliation, and conduct problems among youth. Child Psychiatry and Human Development. 2015;46(6):823-838. doi:10.1007/s10578-014-0522-y
- Armitage JM, Morneau-Vaillancourt G, Pingault JB, Andlauer TFM, Paquin S, Langevin S, Brendgen M, Dionne G, Séguin J, Rouleau G, Vitaro F, Ouellet-Morin I, Boivin M. A multi-informant and multi-polygenic approach to understanding predictors of peer victimisation in childhood and adolescence. JCPP Advances. 2022;2(1):e12063. doi:10.1002/jcv2.12063
- Boivin M, Brendgen M, Vitaro F, et al. Strong genetic contribution to peer relationship difficulties at school entry: findings from a longitudinal twin study. Child Development. 2013;84(3):1098-1114.
- Boivin M, Brendgen M, Vitaro F, et al. Evidence of gene–environment correlation for peer difficulties: Disruptive behaviors predict early peer relation difficulties in school through genetic effects. Development and Psychopathology. 2013;25(1):79-92.
- Brendgen M, Vitaro F, Boivin M, Dionne G, Pérusse D. Examining genetic and environmental effects on reactive versus proactive aggression. Developmental Psychology. 2006;42(6):1299-1312.
- Lacourse E, Boivin M, Brendgen M, Petitclerc A, Girard A, Vitaro F, Paquin S, Ouellet-Morin I, Dionne G, Tremblay RE. A longitudinal twin study of physical aggression during early childhood: evidence for a developmentally dynamic genome. Psychological Medicine. 2014;44(12):2617-2627.
- Berger C, Batanova M, Cance JD. Aggressive and prosocial? examining latent profiles of behavior, social status, machiavellianism, and empathy. Journal of Youth and Adolescence. 2015;44(12):2230-2244. doi:10.1007/s10964-015-0298-9
- Salmivalli C. Bullying and the peer group: A review. Aggression and Violent Behavior. 2010;15(2):112-120. doi:10.1016/j.avb.2009.08.007
- Pellegrini AD, Roseth C, Van Ryzin M, Solberg D. Popularity as a form of social dominance: An evolutionary perspective. In: Cillessen AHN, Schwartz D, Mayeux L, eds. Popularity in the Peer System. The Guildord Press; 2011:123-139.
- Veiga G, O’Connor R, Neto C, Rieffe C. Rough-and-tumble play and the regulation of aggression in preschoolers. Early Child Dev Care. 2022;192(6):980-992. doi:10.1080/03004430.2020.1828396
- Kamper-DeMarco KE, Ostrov JM. The influence of friendships on aggressive behavior in early childhood: Examining the interdependence of aggression. Child Psychiatry and Human Development. 2019;50(3):520-531. doi:10.1007/s10578-018-0857-x
- Kucaba K, Monks CP. Peer relations and friendships in early childhood: The association with peer victimization. Aggressive Behavior. 2022;48(4):431-442. doi:10.1002/ab.22029
- Rambaran JA, Dijkstra JK, Veenstra R. Bullying as a Group Process in Childhood: A Longitudinal Social Network Analysis. Child Development. 2020;91(4):1336-1352. doi:10.1111/cdev.13298
- Affrunti NW, Geronimi EMC, Woodruff-Borden J. Temperament, peer victimization, and nurturing parenting in child anxiety: a moderated mediation model. Child Psychiatry and Human Development. 2014;45(4):483-492. doi:10.1007/s10578-013-0418-2
- Sugimura N, Berry D, Troop-Gordon W, Rudolph KD. Early social behaviors and the trajectory of peer victimization across the school years. Developmental Psychology. 2017;53(8):1447-1461. doi:10.1037/dev0000346
- Geoffroy MC, Boivin M, Arseneault L, Renaud J, Perret LC, Turecki G, Michel G, Salla J, Vitaro F, Brendgen M, Tremblay RE, Côté SM. Childhood trajectories of peer victimization and prediction of mental health outcomes in midadolescence: a longitudinal population-based study. CMAJ. 2018;190(2):E37-E43. doi:10.1503/cmaj.170219
- McDougall P, Vaillancourt T. Long-term adult outcomes of peer victimization in childhood and adolescence: Pathways to adjustment and maladjustment. American Psychologist. 2015;70(4):300-310. doi:10.1037/a0039174
- Rueger SY, Jenkins LN. Effects of peer victimization on psychological and academic adjustment in early adolescence. School Psychology Quarterly. 2014;29(1):77-88. doi:10.1037/spq0000036
- Ladd GW, Troop-Gordon W. The role of chronic peer difficulties in the development of children’s psychological adjustment problems. Child Development. 2003;74(5):1344-1367. doi:10.1111/1467-8624.00611
- Memba GV, Ostrov JM. The role of peer victimization in predicting aggression and internalizing problems in early childhood: the moderating effect of emotion regulation and gender. Early Education and Development. 2023;34(1):53-70. doi:10.1080/10409289.2021.1997497
- Pornari CD, Wood J. Peer and cyber aggression in secondary school students: the role of moral disengagement, hostile attribution bias, and outcome expectancies. Aggressive Behavior. 2010;36(2):81-94. doi:10.1002/ab.20336
- Rodkin PC, Espelage DL, Hanish LD. A relational framework for understanding bullying: Developmental antecedents and outcomes. American Psychologist. 2015;70(4):311-321. doi:10.1037/a0038658
- Salazar S, Boivin M, Vitaro F, et al. Friendships and deviancy training in young children. Journal of Aggression, Conflict and Peace Research. 2015;7(2):112-123.
- Dishion TJ, Patterson GR. The development and ecology of antisocial behavior in children and adolescents. In: Cicchetti D, Cohen DJ. Developmental psychopathology, Volume 3: Risk, disorder, and adaptation. New York, NY: Wiley & Sons; 2015:503-541.
- Snyder J, Schrepferman L, McEachern A, Barner S, Johnson K, Provines J. Peer deviancy training and peer coercion: Dual processes associated with early-onset conduct problems. Child Development. 2008;79(2):252-268. doi:10.1111/j.1467-8624.2007.01124.x
- Coley RL, Votruba-Drzal E, Miller PL, Koury A. Timing, extent, and type of child care and children’s behavioral functioning in kindergarten. Developmental Psychology. 2013;49(10):1859-1873. doi:10.1037/a0031251
- Vandell DL, Belsky J, Burchinal M, Steinberg L, Vandergrift N, Network NECCR. Do effects of early child care extend to age 15 years? Results from the NICHD Study of Early Child Care and Youth Development. Child Development. 2010;81(3):737-756. doi:10.1111/j.1467-8624.2010.01431.x
- Snyder J, Schrepferman LP, Bullard L, McEachern AD, Patterson GR. Covert antisocial behavior, peer deviancy training, parenting processes, and sex differences in the development of antisocial behavior during childhood. Development and Psychopathology. 2012;24(3):1117-1138. doi:10.1017/S0954579412000570
- Huitsing G, Monks CP. Who victimizes whom and who defends whom? A multivariate social network analysis of victimization, aggression, and defending in early childhood. Aggressive Behavior. 2018;44(4):394-405.
- Jackson V, Chou S, Browne K. Protective factors against child victimization in the school and community: An exploratory systematic review of longitudinal predictors and interacting variables. Trauma, Violence & Abuse. 2017;18(3):303-321.
Pour citer cet article :
Boivin M, Provost L. Origines des difficultés dans les relations entre pairs pendant la petite enfance et leur rôle dans l’adaptation psychosociale et le développement des enfants. Dans: Tremblay RE, Boivin M, Peters RDeV, eds. Boivin M, éd. thème. Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants [en ligne]. https://www.enfant-encyclopedie.com/relations-entre-pairs/selon-experts/origines-des-difficultes-dans-les-relations-entre-pairs-pendant. Actualisé : Septembre 2024. Consulté le 8 octobre 2024.
Texte copié dans le presse-papier ✓