Différences culturelles en matière de développement émotionnel


Professeur émérite, Osnabrück University, Department of Human Sciences, Allemagne & Nevet Greenhouse, Hebrew University, Jerusalem, Israël

Version PDF

Introduction

Tout le monde croit savoir ce que sont les émotions, jusqu’à s’en faire demander une définition.1 En outre, il existe une multitude de définitions, certaines en accentuant les racines biologiques, et d’autres, les origines biologiques. Il semble toutefois y avoir au moins un consensus : les émotions correspondent à des états mentaux complexes qui aboutissent à un résultat dont les composantes sont à la fois biologiques et culturelles, bien que la composition et la nature de cette interaction demeurent incertaines.2,3 Les émotions intègrent différentes dimensions, notamment l’expérience subjective, l’expressivité, les changements psychophysiologiques et le comportement. 

On considère que le fondement biologique des émotions s’exprime dans l’équipement universel comportant les émotions de base, malgré des divergences entre les auteurs concernant leur nombre présumé.4,5,6 Le fondateur de l’étiologie humaine, Irenäus Eibl-Eibesfeldt, a appliqué ce fondement biologique à une structure universelle du comportement humain.7 Néanmoins, la fréquence, l’expression et la régulation sociale des émotions peuvent présenter des différences substantielles d’une culture à l’autre.

Dans ce présent article, les émotions sont considérées comme faisant partie intégrante du répertoire humain, tout en mettant en relief l’existence de différences culturelles marquées dans différents domaines.3 Dès la naissance, les enfants participent à des rencontres socioculturelles lors desquelles ils co-bâtissent leur système émotionnel, ce qui est crucial pour la définition du soi et de son identité. Différents parcours culturels du développement émotionnel pourraient être corrélés à des conceptions distinctes du soi, tel qu’ancré dans des modèles culturels plus vastes. Les modèles culturels sont régis par des définitions et des combinaisons spécifiques de l’autonomie et par les interrelations qui constituent deux besoins humains fondamentaux en synchronie avec des paramètres culturels. 

Sujet

La compréhension de l’aspect culturel des émotions et de leur développement est essentielle pour pouvoir saisir sans biais le développement des enfants à une échelle globale. Selon les cultures, les émotions s’entremêlent différemment avec la cognition, la motivation et le comportement. Dans différentes cultures, le développement socioémotionnel est centré autour d’un certain nombre d’émotions principales : par exemple, l’émotivité positive dans les classes moyennes du monde occidental8 ou le déshonneur dans les familles de culture chinoise.9 La compréhension de ces dynamiques est cruciale pour répondre aux normes déontologiques et évaluer les comportements de l’enfant et des personnes qui en prennent soin.

Problèmes

La vision mondiale WEIRD (Western, Educated, Industrialized, Rich, Democratic; « occidentale, éduquée, industrialisée, riche et démocratique ») continue de prédominer dans la recherche consacrée au développement de l’enfant. Une infime proportion de la population mondiale (les estimations varient entre 5 et 10 %), qui fondamentalement se distingue des autres groupes culturels, est perçue comme la représentante des êtres humains à l’échelle planétaire.10 Bien que le manque d’études culturelles/transculturelles soit reconnu et admis,11,12,13 la science et les applications sont en retard sur la réalité. 

Par exemple, les chercheurs adeptes de la théorie classique de l’attachement acceptent uniquement les études consacrées à l’attachement qui utilisent des méthodes qu’ils ont eux-mêmes mises au point, notamment la Strange Situation Procedure, dans sa version originale.14 L’ensemble des auteurs et autrices à l’origine de ces méthodes appartiennent aux cultures WEIRD. Si des adaptations sont effectuées, leur atteinte a une portée limitée et insuffisante, par exemple, en ce qui concerne la traduction de protocoles observationnels ou de questions posées lors d’entretiens. Cependant, rien que le vocabulaire peut présenter des divergences d’une culture à l’autre : le Lamnso, par exemple, la langue parlée par les Nso, dans le nord-ouest du Cameroun, n’a pas de mot pour la collaboration puisqu’elle n’y est pas un concept social, mais une façon de vivre (Melody Ngaidzeyuf Ndzenyuiy, candidate au doctorat, communication personnelle, 11 mai 2022).

Contexte de la recherche

Les études portant sur le développement émotionnel des jeunes enfants consistent en des situations observationnelles. Il est demandé à un parent, la mère la plupart du temps, de jouer avec son enfant dans une situation normalisée (majoritairement en laboratoire) ou semi-normalisée (majoritairement au domicile), souvent de manière combinée à des directives incohérentes en apparence (« joue comme tu le ferais normalement », par exemple). La situation se définit généralement au fur et à mesure que le parent joue avec son enfant à l’aide de jouets. Habituellement de courtes durées, de 2 à 30 minutes en moyenne, les situations sont filmées et l’échange comportemental est plus tard encodé, selon divers patrons plus ou moins normalisés, par des personnes (des codifieurs) qui ne connaissent ni le propos de l’étude ni le contexte socioculturel des participants. En raison des différences phénotypiques apparentes, cela n’est bien entendu pas toujours réalisable. L’expression des émotions du nourrisson (et de la mère) est souvent classée comme suit : positive, négative et neutre. La concordance interévaluateurs par des codifieurs WEIRD principalement est formée pour atteindre un niveau acceptable sur le plan statistique.15 Un autre cadre expérimental consiste à confronter un enfant dans une structure en laboratoire normalisée comportant des stimuli de nature sociale et de nature non sociale pour déclencher l’expression de certaines émotions en particulier. À titre d’exemple, lors du « Still face paradigm » (expérience du visage impassible ou inexpressif), il est demandé à la mère d’interrompre toute interaction en face à face avec son bébé en figeant toute expression faciale. Les réactions de l’enfant sont filmées puis encodées.16

Questions-clés de la recherche

Les questions de la recherche doivent commencer à évaluer la conception culturelle des émotions dans la population spécifique étudiée. Cela implique la compréhension locale de ce que sont les émotions, comment elles sont intégrées, vécues et exprimées, et dans quelles conventions contextuelles elles s’incorporent. Ces connaissances doivent constituer la base de l’étude des parcours culturels du développement émotionnel, ce qui devrait idéalement commencer par des études ethnographiques longitudinales.

Résultats récents de la recherche

Des situations interactionnelles dès le plus jeune âge qui épousent le profil WEIRD de la communication enfant/parent (la mère principalement) se caractérisent par des cycles d’échanges dyadiques exclusifs en face à face avec des paroles pleines d’affection, des sourires (augmentant l’éveil du nourrisson) et l’emploi de jouets (stratégie de communication distale). L’expression de l’émotivité positive est cruciale pour les processus de co-régulation dans ce contexte culturel. Cette stratégie de communication est la plupart du temps absente dans les cultures rurales traditionnelles où les voies comportementales rapprochées (le contact corporel, la stimulation corporelle et la coordination rythmique) accentuent la co-régulation, ce qui prend place largement non verbalement. Les expressions faciales sont censées être neutres. Les enfants grandissent dans une multitude de réseaux de services de garde où divers intervenants peuvent exercer des fonctions de prise en charge différentes ou se substituer les uns aux autres.17 Les enfants représentent souvent les principaux agents de socialisation dans le cadre de la garde des bébés. Par exemple, Gabriel Scheidecker a observé dans des villages malgaches que le groupe de pairs composé d’enfants âgés de 2 à 5 ans constituait la majorité des compagnons chez les enfants pendant l’année consécutive à leur deuxième anniversaire. En groupes de pairs, les enfants arborent également un contact en face à face et des expressions émotionnelles, ce qui est rare lors des rencontres entre enfant et adulte. De cette façon, ces enfants acquièrent simultanément deux langages sociaux.18 

La neutralité émotionnelle constitue également la norme sociale dans ce ou ces contextes culturels (similaires d’un point de vue structural) lorsque l’enfant en bas âge rencontre un inconnu pour la première fois. Des enfants Nso ont réagi de façon accueillante corporellement (en tendant les bras) à un inconnu s’approchant avec une expression faciale neutre.19 Les enfants sont socialisés très rapidement après la naissance pour accepter une multitude de personnes dans un mode de vie coopératif. 

Le développement émotionnel lors de la petite enfance peut s’opérer par des voies multiples, spécifiques à la culture, comme l’a dévoilé l’analyse comparative de situations de jeux mères/nourrissons (âgés de 4 à 12 semaines) dans des familles occidentales de la classe moyenne en Italie du Nord, dans des familles Nso rurales et traditionnelles (des fermiers) au Cameroun et des familles d’immigrés d’Afrique occidentale en Italie du Nord. Une analyse séquentielle longitudinale des comportements maternels et infantiles a permis de démontrer que, dans le cadre de dyades, les mères italiennes préféraient la stratégie distale, tandis que les mères Nso camerounaises utilisaient en majorité la stimulation motrice associée à la vocalisation rythmique, ce qui correspond au mode rapproché (proximal). Des dyades d’immigrés d’Afrique occidentale ont abouti à une combinaison d’échanges tant co-régulés et de proche que face à face observés, dans leurs cultures d’origine et d’adoption.20 Un autre exemple concerne la définition de l’attention conjointe, à savoir un nourrisson regardant sa mère tout en interagissant avec des objets, le tout accompagné d’une émotivité positive. Il est utile d’adopter une définition plus large et plus inclusive de l’engagement conjoint coordonné avec un partenaire social interagissant avec des objets sociaux et non sociaux entourés d’une expression d’émotivité (la neutralité, y compris) afin d’éviter un possible biais ethnocentrique. Trois groupes d’enfants âgés d’un an et issus de familles citadines au Royaume-Uni, de fermiers Nso camerounais et de chasseurs-cueilleurs Aka en République centrafricaine ont été observés dans leur environnement naturel (ainsi que trois groupes de chimpanzés vivant dans divers écosystèmes). L’attention conjointe (AC) associée à une tonalité affective positive était bien plus courante dans les milieux de la classe moyenne. L’engagement conjoint coordonné (ECJ), sans spécification de la tonalité émotionnelle, s’est produit de façon fréquente dans tous les groupes. De plus, ni l’AC ni l’ECJ n’ont été décelés de manière unique chez les enfants (êtres humains).21

En somme, de plus en plus études mettent en évidence que les expériences éco-culturelles de toutes sortes ont un impact considérable sur les résultats obtenus sur le plan du développement, tant de type socioémotionnel qu’en général. Les trajectoires développementales s’intègrent dans des modèles culturels plus larges qui encadrent les objectifs visés sur le plan du développement en ce qui concerne les concepts que sont l’autonomie et les interrelations spécifiques à la culture.8,22

Lacunes de la recherche

Les plus grandes lacunes de la recherche sont certainement le manque d’études axées sur la sensibilité (ou conscience) culturelle. L’étude des émotions, en tant que domaine de recherche des sciences sociales et développementales d’une manière générale, continue d’être effectuée de manière prédominante par des chercheurs WEIRD qui étudient des sujets WEIRD dans des environnements WEIRD, avec des méthodes et des protocoles WEIRD.10,11,12,13 Malgré l’existence d’une quantité considérable de données issues de la psychologie culturelle et de l’anthropologie qui soutiennent que toutes les dimensions des émotions varient de manière substantielle en fonction des contextes culturels, il manque d’études de recherche systématiques consacrées aux conceptions culturelles des émotions, au développement d’expériences et d’expressions émotionnelles et à leurs interrelations avec d’autres domaines du développement, ainsi qu’aux variations intraculturelles. Cela implique également la mise au point de méthodologies et d’infrastructures intégrant la sensibilité culturelle pour permettre la mise en œuvre de programmes de recherche inclusifs et participatifs.23

Conclusions

La recherche tenant compte de la sensibilité culturelle est cruciale pour surmonter les biais ethnocentriques des théories et des pratiques dominantes en ce qui a trait aux émotions et au développement émotionnel. Seule la recherche intégrant la notion de sensibilité culturelle peut contribuer à façonner une science développementale globale. L’acceptation des différences culturelles est profondément corrélée aux problématiques d’ordre éthique, puisque cela nécessite d’abandonner l’évaluation des diverses pratiques culturelles selon des normes monoculturelles qui dérivent principalement de la compréhension WEIRD de la psychologie humaine. Le discours tel qu’appliqué dans différents domaines appliqués allant de l’enseignement aux décisions judiciaires du tribunal de la famille, en passant par les programmes pédagogiques et de garde des jeunes enfants est le suivant : tout ce qui diffère de la vision WEIRD est une anomalie.24 Les conséquences de cette approche sont dévastatrices lorsque, par exemple, des enfants sont placés dans un centre d’accueil parce que le modèle en matière d’éducation de la famille/la mère s’écarte de la compréhension classique de la réactivité et de la centralité de l’enfant, qui est principalement fondée sur l’attachement. L’expressivité des émotions est essentielle dans ce processus.8 Le psychologue ghanéen Seth Oppong a de manière convaincante souligné que : « comment et pourquoi ce qui est éthique dans une culture devient inacceptable d’un point de vue déontologique dans le contexte ghanéen et ce qui n’est pas acceptable sur le plan déontologique dans le contexte ghanéen devient éthique dans une autre culture. ».24

Implications pour les parents, les services et les politiques

L’étape suivante de première importance est un changement de perspective, en passant d’un cadre évaluatif à un cadre inclusif. Les cultures diverses présentent des vérités, des réalités et des structures normatives différentes liées aux émotions et à leur développement parmi les cultures qui ne peuvent être classées en fonction d’une norme de qualité. La pratique institutionnelle en matière d’éducation de la petite enfance doit s’éloigner d’une définition unique de la qualité pédagogique et accepter que les visions et les pratiques éducatives des familles suivent des modèles culturels différents. Plus particulièrement, le manque d’expressivité des émotions, le fait d’écourter ses propos et d’éviter les contacts du regard et la représentation du code de conduite dans de nombreux environnements culturels sont souvent interprétés comme des symptômes psychiatriques, ce qui empêche la mise en place de soins appropriés et responsables pour le bien-être de l’enfant lors de décisions du tribunal de la famille. 

Les programmes internationaux consacrés au développement des jeunes enfants ont pour but d’améliorer le développement du cerveau des enfants dans les pays du Sud, par changement des pratiques parentales, mais sans évaluation des besoins ni prise en considération des objectifs et des pratiques culturelles locales en matière de socialisation.25 Il est fréquent que la science contraste avec la culture, lorsque la science est définie en termes WEIRD et que la culture est considérée comme un facteur qui favorise les dysfonctionnements.8 Parallèlement aux services et aux politiques, il est nécessaire de reformuler les programmes pédagogiques dédiés aux professionnels de ces différents domaines.  

Références

  1. Fehr B, Russell JA. Concept of emotion viewed from a prototype perspective. Journal of Experimental Psychology: General 1984;113(3):464-486. https://doi.org/10.1037/0096-3445.113.3.464

  2. Röttger-Rössler B, Scheidecker G, Funk L, Holodynski M. Learning (by) feeling. A cross cultural comparison of the development of emotions. Ethos 2015;43(2):187-220.

  3. Keller H.  The role of emotions in socialization processes across cultures. Implications for theory and practice. In: Matsumoto D, Hwang HC, eds. The handbook of culture and psychology. 2nd ed. New York: Oxford University Press; 2020:188-209.

  4. Izard CE. The psychology of emotions. New York, NY: Plenum; 1991. 

  5. Ekman P. An argument for basic emotions. Cognition and Emotion 1992;6(3/4):169-200.

  6. Plutchik R. A general psychoevolutionary theory of emotion. In: Plutchik R, Kellermann H, eds. Emotion: Theory, research and experience. Vol.1: Theories of emotion. New York, NY: Academic Press; 1980:3-33.

  7. Eibl-Eibesfeldt I. Die Biologie des menschlichen Verhaltens: Grundriss der Humanethologie. 5th ed. Vierkirchen: Pasenbach: Blank Media; 2004. 

  8. Keller H. The Myth of Attachment Theory. New York, NY: Routledge; 2021.

  9. Fung H. Becoming a moral child: the socialization of shame among young Chinese children. Ethos 1999; 27(2):180-209.

  10. Henrich J, Heine S, Norenzayan A. The weirdest people in the world? Behavioral and Brain Sciences 2010;33;61-135.

  11. Arnett JJ. The neglected 95%: why American psychology needs to become less American. American Psychologist 2008;63(7):602-614.

  12. Nielsen M, Haun D, Kärtner J, Legare CH. The persistent sampling bias in developmental psychology: A call to action. Journal of Experimental Child Psychology. 2017;162:31-38.

  13. Broesch T, Lew-Levy T, Kärtner J, Kanngiesser P, Kline M. A roadmap to doing culturally grounded developmental science. Review of Philosophy and Psychology 2022. https://doi.org/10.1007/s13164-022-00636-y

  14. Mesman J, van IJzendoorn MH, Sagi-Schwartz A. Cross-cultural patterns of attachment: Universals and contextual dimensions. In: Cassidy J, Shaver P. eds Handbook of Attachment. 3rd ed. New York, NY: Guilford Press; 2016:790-815.

  15. Keller H. Cultures of Infancy. New York, NY: Psychology Press and Routledge Classic Editions; 2022.

  16. Mesman J, van IJzendoorn MH, Bakermans-Kranenburg MJ. Erratum to “The many faces of the still-face paradigm: A review and meta-analysis. Developmental Review 2009; 29(2):120-162

  17. Keller H, Chaudhary N. Is the mother essential for attachment? Models of care in different cultures. In: Keller H, Bard KA, eds. The cultural nature of attachment. Contextualizing relationships and development. New York, NY: MIT Press; 2017: 109-138.

  18. Scheidecker G. Caregivers, Parents, and peers: Patterns of Complementarity in the Social World of Children in Rural Madagascar. Current Anthropology 2022. In press.

  19. Otto H. Don’t show your emotions! Emotion regulation and attachment in the Cameroonian Nso. In: Otto H, Keller H, eds. Different faces of attachment. Cambridge, UK: Cambridge University Press; 2017:215-229.

  20. Lavelli M, Carra C, Rossi G, Keller H. Culture specific development of early mother – infant emotional co regulation: Italian, Cameroonian and West African immigrant dyads. Developmental Psychology 2019;55(9):1850-1867.

  21. Bard KA, Keller H, Ross K, Hewlett BS, Butler L, Boysen S, Matsuzawa T. Joint attention in human and chimpanzee infants in varied socio-ecological contexts. Monographs of the Society for Research in Child Development 2022;86(4):7-217.

  22. Keller H, Kärtner J. Development – The culture–specific solution of universal developmental tasks. In: Gelfand ML, Chiu C-Y, Hong Y, eds. Advances in culture and psychology Vol. 3: New York, NY: Oxford University Press; 2013:63-116.

  23. Burger O, Chen L, Erut A, Fong FTK, Rawlings B, Legare, CH. Developing Cross Cultural Data Infrastructures (CCDIs) for Research in Cognitive and Behavioral Sciences. Review of Philosophy and Psychology 2022. https://doi.org/10.1007/s13164-022-00635-z

  24. Oppong S. When the ethical is unethical and the unethical is ethical: Cultural relativism in ethical decision making. Polish Psychological Bulletin 2019;50(1):18-28.

  25. Scheidecker G, Chaudhary N, Keller H, Mezzenzana F, Lancy D. Poor brain development in the global south? Challenging the Evidence Base of Early Childhood Intervention. In review. 

Pour citer cet article :

Keller H. Différences culturelles en matière de développement émotionnel. Dans: Tremblay RE, Boivin M, Peters RDeV, eds. Lewis M, éd. thème. Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants [en ligne]. https://www.enfant-encyclopedie.com/emotions/selon-experts/differences-culturelles-en-matiere-de-developpement-emotionnel. Publié : Septembre 2022. Consulté le 15 avril 2024.

Texte copié dans le presse-papier ✓