La violence psychologique : un tour d'horizon
Christine Wekerle, PhD, Savanah Smith, BA
McMaster University, Canada
, Éd. rév.
Introduction
La violence psychologique est une forme très répandue et dommageable de maltraitance envers les enfants. Elle reflète l’incapacité du donneur de soins de fournir un environnement approprié et favorable au développement de l’enfant et que ce dernier fait continuellement ou habituellement l’objet d’actes de violence déshumanisants, comme se faire injurier fréquemment (sévices psychologiques ou actes commis) ou souffrir d’un manque de soins, d’affection et de validation (p. ex., négligence psychologique ou acte omis). On compte officiellement six types de violence psychologique : 1) le rejet (p. ex., critiquer constamment l’enfant, le rabaisser); 2) l’isolement (p. ex., tenir la famille et les amis à l’écart de l’enfant); 3) le manque d’attention (p. ex., ne pas répondre à l’enfant lorsqu’il demande de l’attention, ignorer ses réussites, etc.); 4) la terreur (p. ex., menacer l’enfant de l’abandonner ou de lui faire mal); 5) la corruption (p. ex., impliquer ou exposer l’enfant à des activités criminelles); 6) l’exploitation (p. ex., obliger l’enfant à s’occuper d’un parent ou d’un autre enfant).1 Certaines provinces et certains territoires classent également l’exposition de l’enfant à la violence conjugale (VC) (ou violence domestique) comme une forme de sévices psychologiques. Dans cette série d’articles, l’exposition de l’enfant à la violence conjugale est considérée comme une catégorie distincte de la maltraitance de l’enfant. La violence psychologique vécue pendant l’enfance est fortement associée au fait de subir d’autres formes de maltraitances au sein d’un foyer dysfonctionnel.2 Contrairement aux autres formes de maltraitance pouvant comporter des indicateurs physiques, la violence psychologiques n’en a aucun. Par conséquent, la violence psychologique peut être la seule forme d’abus ou de négligence à se manifester, mais elle peut aussi accompagner fréquemment d’autres formes de maltraitance.1
Prévalence et sous-déclaration des cas
Les différentes estimations de la prévalence de la violence psychologique sont le résultat des études réalisées sur différentes populations. Les estimations de la prévalence des sévices psychologiques et des négligences psychologiques révèlent que, respectivement, 36,3 % et 18,4 % des personnes en seraient victimes à l’échelle mondiale, selon une étude de synthèse de méta-analyses.3 Des études axées sur les enfants pris en charge par les services de protection de la jeunesse (SPJ) ont démontré que la prévalence de la violence psychologique serait supérieure aux données enregistrées par les travailleurs de ces services.
En codant les expériences de maltraitance selon un cadre normalisé, les chercheurs d’une étude américaine s’intéressant aux cas d’enfants suivis par les services de protection de la jeunesse ont établi que plus de 50 % des jeunes avaient vécu de la violence psychologique (principalement du type terreur) et que la majorité d’entre eux avaient également été victimes de violence et de négligence physiques.4 L’Étude ontarienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants a placé le pourcentage de cas corroborés par les SPJ de 2013 à 13 % pour la violence psychologique et à 48 % pour l’exposition à la violence conjugale.5 Des chercheurs ont déterminé que dans 30 % des cas où la violence psychologique constituait la principale forme de maltraitance, le cas faisait l’objet de trois ouvertures de dossiers antérieures pour une forme de maltraitance.6 L’étude LONGSCAN, une étude longitudinale menée chez les jeunes aux États-Unis, avec participation des SPJ, a permis de mettre en évidence que 98 % des jeunes ayant fait un signalement pour violence psychologique déclaraient subir des récidives.7 Il a été démontré que les facteurs permettant de prédire une intégration dans le système de placement familial étaient l’exposition à la violence psychologique dès le plus jeune âge, le nombre de signalements aux SPJ et la dépression chez l’adulte responsable de l’enfant.8
Sujet
Une étude longitudinale récente a déterminé qu’une expressivité maternelle négative était à l’origine de la relation entre les propres expériences de violence psychologique de la mère et un dérèglement d’ordre psychologique et des problèmes comportementaux chez des nourrissons de 14 mois.9 Les parents qui expriment des émotions négatives intenses à l’égard de leur enfant (rage, dégoût) ou créent un environnement très négatif (hurler, contrôler) risquent d’accaparer toutes les capacités cognitives de leur enfant et d’entraîner des réactions comportementales désorganisées. Cette dynamique ignorance/attaque des parents et de déstabilisation de l’enfant entraîne une trajectoire de dégradation dans la gestion des émotions liées à soi-même et aux autres. Les recherches ont montré que, dans ce type d’interaction, les parents qui se considèrent comme impuissants ont une réactivité affective plus élevée, adoptent une attitude hostile envers l’enfant et son comportement et ont tendance à agir de façon autoritaire et contrôlante avec l’enfant (hostilité, rejet, attaque).10 Ainsi, un lien a été établi sans surprise entre la violence psychologique et une déficience importante de la maîtrise des émotions, notamment des difficultés au niveau à la fois de la lucidité émotionnelle (c’est-à-dire la capacité d’identifier les émotions) et de l’expressivité de ses émotions.11-14 La violence peut englober un grand nombre de domaines de la santé mentale, notamment les problèmes de personnalité, les troubles de l’humeur, les problèmes de toxicomanie et la violence dans les relations.2,15,16 Une étude de synthèse systématique a déterminé qu’une hausse des risques avait un impact sur la réussite scolaire (impulsivité, incapacité à se concentrer, baisse du niveau d’alphabétisme et difficultés avec les chiffres).16 La violence psychologique est associée à l’anxiété sociale et au trouble de l’anxiété,17-20 ainsi qu’à la dépression.21-24 La négligence psychologique a été associée à la consommation de drogues et au tabagisme,23 au calage d’alcool excessif, à l’alcoolisme et à d’autres problèmes liés à l’alcool.25 Il a été démontré que l’impact de la violence psychologique sur la santé mentale à l’adolescence était supérieur chez les victimes de sexe masculin.26 Des antécédents de sévices psychologiques sont un facteur de prédiction des symptômes présents chez les auteurs d’agression. Toutefois, des différences entre les sexes peuvent exister au niveau du parcours menant de la maltraitance à l’agression. Par exemple, une étude a dévoilé que cette relation était régie par le psychoticisme, chez les hommes, et par le névrosisme, chez les femmes.27 Dans une étude réalisée chez de jeunes délinquants de sexe masculin, l’affection maternelle était à l’origine de la relation entre la négligence psychologique et les traits de dureté-insensibilité du jeune.28
Une étude de recherche longitudinale a déterminé qu’une violence psychologique subie pendant une période de trois ans était un facteur de prédiction important des idées suicidaires, chez les jeunes.29 Une étude représentative menée à l’échelle des États-Unis a révélé que des adolescents ayant déclaré avoir subi des sévices psychologiques pendant l’enfance avaient 2,6 fois plus de probabilités de confier des idées suicidaires et 2,4 plus de probabilités de rapporter une tentative de suicide au cours de l’année précédente par rapport à ceux n’ayant pas fait l’objet de tels sévices.30 Une attaque centrale peut se faire à l’endroit du sentiment d’importance de la victime face aux autres (c’est-à-dire par rapport à soi, aux autres et au milieu environnant), la violence psychologique étant associée à un sentiment d’importance bas.31
Une autre difficulté possible pour les victimes de violence psychologique est de bâtir et de conserver des relations positives. Une synthèse systématique de la documentation scientifique effectuée chez des adolescents de sexe masculin victimes de violence psychologique a mis en évidence des associations tant au niveau de la perpétration que de la victimisation de la violence conjugale.32 Chez des adolescents bénéficiant de SPJ, la violence psychologique a permis de prédire la perpétration de violences anciennes chez les garçons et de victimisation chez les filles, deux phénomènes s’expliquant en partie par l’importance des symptômes de traumatisme.15 De manière analogue, la violence psychologique a permis de prédire un comportement sexuel à risque à l’âge de 18 ans imputable, entre autres, aux symptômes d’origine traumatique.33 Chez les hommes, le lien entre la violence psychologique en enfance et une insatisfaction ultérieure de la vie en général passe par un rejet des sentiments lors des relations amoureuses, selon une étude.34 Pour les femmes, il a été démontré que la violence psychologique était un facteur de prédiction robuste d’une faible satisfaction sur le plan des relations.35 De manière similaire, les résultats de l’étude longitudinale de l’état de santé des adolescents et des adultes (Longitudinal Study of Adolescent to Adult Health) conduite aux États-Unis a établi un lien significatif à l’âge adulte entre des sévices psychologiques subis et la perpétration et la victimisation de violence conjugale, chez les hommes, et la violence perpétrée de manière unidirectionnelle et réciproque chez les femmes.36 La violence psychologique vécue pendant l’enfance nuirait fortement aux relations intimes fonctionnelles.
Enfin, des données suggèrent que les enfants victimes de violence psychologique sont à risque de présenter des troubles alimentaires et des relations chaotiques avec les aliments à l’adolescence et à l’âge adulte. En procédant à une synthèse systématique, Kimber et ses collaborateurs ont conclu que la prévalence de la violence psychologique, incluant l’exposition à la violence conjugale, associée à des troubles alimentaires, était comprise entre 21 % et 66 %.37 Une étude consacrée aux personnes obèses d’âge adulte a démontré que les sujets souffrant d’hyperphagie boulimique déclaraient des niveaux nettement supérieurs de sévices psychologiques et de négligence.38 Dans une étude non clinique de grande envergure, les sévices psychologiques étaient un facteur de prédiction positif important d’accumulation compulsive de biens matériels.39
Problèmes
- La prévalence de la violence psychologique est élevée.
- Bien qu’un consensus se dégage en ce qui a trait : a) au comportement habituel des donneurs de soins qui définit la violence psychologique; b) aux facteurs de risque parentaux (dépression, toxicomanie, maladie psychiatrique, et antécédents de maltraitance), on ne s’entend pas sur la façon d’opérationnaliser la violence psychologique à des fins pratiques en ce qui a trait aux normes communautaires en matière de pratiques parentales acceptables.40,41
- Les programmes actuellement offerts aux parents comportent quelques éléments de contenu pertinents quant à la violence psychologique exercée par les donneurs de soins (p. ex., attention planifiée, bons moments ou renforcement positif), mais les services de protection de la jeunesse et de santé publique ne se sont pas encore penchés sur la prévention de la violence psychologique, bien que la prévention de la violence conjugale existe dans les deux systems.42,43
- Le sexe peut être un facteur dans la compréhension du lien violence psychologique–déficience. L’impact sur l’ensemble des genres doit encore être pris en compte.
- Une synthèse menée en 2011 a conclu que de plus amples recherches étaient nécessaires pour élaborer un instrument de mesure de la violence psychologique pendant l’enfance qui soit fiable et valide.44 Les cliniciens sont encouragés à interroger les enfants au sujet de leurs relations avec les membres de leur famille, de leurs sentiments à l’égard de leur propre valeur et s’ils se sentent aimés et en sécurité.
Contexte de la recherche
Étant donné que les renseignements sur la violence psychologique sont recueillis lorsque les services de protection de la jeunesse interviennent auprès des jeunes, la plupart des renseignements proviennent des pays où l’on trouve des organismes de protection de la jeunesse officiels. Lorsqu’un cas de violence psychologique est corroboré, c’est que les services de protection de la jeunesse ont mené une enquête sur certaines allégations et ont jugé que celles-ci étaient suffisamment graves. Les services fournis peuvent varier : il peut s’agir d’une simple enquête, de consultations avec l’enfant ou même d’un placement dans un autre foyer.
Questions clés pour la recherche
- Comment la violence psychologique reflète-t-elle un cycle de violence?
- Existe-t-il des indicateurs de violence psychologique qui permettent de signaler des déficiences ou de favoriser la résilience?
- Quel est le lien entre la violence psychologique et les différentes expériences des jeunes des deux sexes?
Récents résultats de recherche
Récemment, une méta-analyse des études portant sur des parents perpétrant des sévices psychologiques ont mis en évidence que, d’une manière générale, ces personnes confiaient présenter un affect négatif, de la dépression, de la violence verbale, un dérèglement affectif, de la colère et de faibles capacités de maîtrise de leurs émotions et de gestion des obstacles par des stratégies positives.45 Ces résultats mettent en relief le problème associé à la transmission intergénérationnelle des risques, ainsi que le besoin de déployer davantage d’interventions qui favorisent une adaptation positive et la résilience dans le rôle de parent.
Ces derniers temps, l’attention s’est portée sur le fonctionnement cognitif et le développement des enfants maltraités.46 Par exemple, chez les enfants en famille d’accueil (placés dans un autre foyer), on remarquait une corrélation négative entre les antécédents de négligence ou de sévices psychologiques et la taille selon l’âge, les aptitudes visuospatiales, la mémoire, le langage et la fonction exécutive.47 Les interventions précoces qui ciblent les éléments cognitifs et affectifs sous-jacents à la violence psychologique se révèlent prometteuses pour le développement cognitif de l’enfant (p. ex., la mémoire), aspect qui semble être influencé indirectement par les hormones de stress de l’enfant.48 L’objectif ultime est d’examiner les contextes favorisant l’apparition de déficiences mentales et physiques ainsi que ceux favorisant la résilience en étendant l’étude aux domaines de la recherche biologique, clinique et épidémiologique.49
Jusqu’à présent, aucune étude n’aurait cherché à déterminer la relation entre les concepts de discrimination hétéronormative et de stigmatisme social avec la violence psychologique chez les jeunes LGBTABI+. Une étude récente a démontré que des homosexuels et des bisexuels adultes ayant subi une violence psychologique pendant l’enfance présentaient des taux de dépression et de symptômes de l’anxiété supérieurs par rapport à ceux n’ayant pas vécu de violence psychologique familiale.50
Lacunes de la recherche
Les définitions juridiques et médicales qui contribuent à l’établissement des seuils d’intervention des services de protection de la jeunesse varient selon les régions, malgré le besoin évident d’accorder plus d’attention à l’impact de la violence psychologique.49 Actuellement, il n’y a pas de méthode « parfaite » pour déterminer le niveau d’exposition à la violence psychologique. En 2012, l’Académie américaine de pédiatrie a publié un rapport clinique soulignant la nécessité pour les cliniciens d’être vigilants face à cette forme de maltraitance et d’envisager des interventions favorisant une parentalité positive et le développement de l’enfant, soulignant que la sécurité de l’enfant est une priorité tant physique que psychologique.51 Des lacunes relèvent de l’émergence des communications électroniques et du problème inhérent à la violence psychologique pouvant être perpétrée par les membres de la famille ou d’autres individus sur Internet ou par l’intermédiaire des médias sociaux.
Il est également important d’étudier l’impact de la violence psychologique au-delà de la dynamique familiale ou parentale. Des études récentes ont examiné les conséquences de la violence psychologique commise par des professeurs sur leurs étudiants.52 Dans l’une d’entre elles conduite en Corée, 18,2 % des jeunes témoignaient avoir été la cible de violence psychologique perpétrée par leur professeur.53 Dans un sondage réalisé en République de Chypre, 33,1 % des étudiants répondants ont confié avoir fait l’objet de violence psychologique par un enseignant à l’école primaire.54 Aussi difficile soit-il de définir et d’identifier la violence psychologique familiale, il est encore plus compliqué de détecter ce type de violence se produisant en dehors du foyer.
Conclusions et implications pour les parents, les pratiques et les politiques
Comme les conséquences de la violence psychologique sont moins visibles, elles peuvent facilement être sous-estimées. Les parents, les praticiens et les décideurs politiques devraient donc : 1) tenir compte du climat émotionnel à la maison ainsi que des aptitudes émotionnelles des enfants et leur offrir des expériences dans lesquelles les émotions positives l’emportent sur les émotions négatives; 2) prévenir les cas de maltraitance et l’exposition à la violence conjugale chez les enfants; 3) assurer la promotion de la sécurité, du bien-être et des droits des enfants et des jeunes à vivre sans violence; et 4) prévenir ou limiter les cas de déficience liés à la maltraitance et en mettant l’accent sur la résilience. Il existe des programmes de prévention fondés sur des données probantes et, du point de vue de la santé publique, il serait déplorable de ne pas les mettre en œuvre.55-58
Une vie familiale chaotique et violente peut constituer une forme de violence psychologique et avoir des conséquences à long terme sur le développement de l’enfant et de l’adolescent. Le fait de quitter graduellement le nid familial et de vivre des expériences de qualité au préscolaire, d’entrer à l’école primaire et de développer son autonomie à l’adolescence lui donne la possibilité de changer sa vision des émotions considérées comme « normales ». L’instauration de programmes axés sur la résilience pourrait constituer une approche innovante de diminution de l’impact de la violence psychologique. Un lien entre la violence psychologique et un optimisme plus faible a été démontré. Néanmoins, les événements positifs de la vie peuvent amortir cet effet et augmenter l’optimisme spontané.59 Des études ont démontré l’efficacité des schémas positifs (c’est-à-dire la capacité à se focaliser sur les stimuli positifs et à ignorer les stimuli négatifs ou lourds sur le plan affectif) dans le renforcement de la résilience et l’arrêt du processus menant de la violence psychologique vécue pendant l’enfance aux problèmes de santé mentale, comme la dépression.60,61 Ces résultats sous-estiment les possibilités d’encourager la construction de relations sociales stables et d’adopter des systèmes de services servant de partenaires propices au bien-être et à la résilience. Lorsqu’on met un terme à la violence dans la vie personnelle et familiale, c’est la vie dans son ensemble qui en est par la suite améliorée. La violence psychologique est une forme évitable de maltraitance, et pourrait générer des gains considérables compte tenu de sa prévalence.
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Pour citer cet article :
Wekerle C, Smith S. La violence psychologique : un tour d'horizon. Dans: Tremblay RE, Boivin M, Peters RDeV, eds. MacMillan HL, éd. thème. Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants [en ligne]. https://www.enfant-encyclopedie.com/maltraitance-des-enfants/selon-experts/la-violence-psychologique-un-tour-dhorizon. Actualisé : Août 2019. Consulté le 8 octobre 2024.
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