Capital humain, développement des jeunes enfants et croissance économique


Ottawa, Canada
, 2e éd.

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Bien que les parents ainsi que certains psychologues, sociologues et experts en santé publique aient depuis longtemps compris intuitivement l’importance du développement des jeunes enfants (DJE), c’est seulement au cours des 25 dernières années que les scientifiques, les physiciens et les scientifiques sociaux en sont venus à reconnaître le rôle crucial du DJE. Et, c’est tout récemment que le DJE a commencé à occuper une place dans la documentation économique, au même titre que la scolarisation, la formation continue, la santé publique et l’apprentissage informel.

Le succès du DJE dépend de l’interaction d’un certain nombre de facteurs. Tout comme le développement du capital humain plus tard, les divers facteurs qui influencent le DJE interagissent de façon multiplicative afin de produire des « réussites », telles que mesurées par la maturité scolaire lors de l’entrée à l’école primaire. Une bonne santé (de la mère et de l’enfant), une bonne alimentation, un parentage adéquat, de solides soutiens sociaux et l’interaction stimulante avec les autres en dehors du foyer se combinent pour procurer de meilleures chances de réussite. Comme le manque d’investissement dans la plupart de ces domaines réduit la valeur de l’investissement dans les autres, l’investissement visant à améliorer la santé pré et post conceptionnelle de la future mère est un intrant important pour le DJE. Ainsi, tout type de soutien visant à améliorer les capacités parentales pendant cette période est crucial. Ce soutien comprend le développement d’habiletés de parentage, le soutien social, celui de l’employeur et du gouvernement pour augmenter le temps que les parents peuvent passer avec leurs enfants, et dans certains cas, un soutien direct sous forme de revenu.

La recherche démontre clairement que pendant la dernière période  du DJE ― de l’âge de trois à cinq ans environ ― une certaine forme de DJE en dehors du foyer contribue de façon notable au développement de l’enfant. Cette forme d’intervention, combinée à un parentage efficace, semble augmenter considérablement les chances de devenir un enfant « prêt à apprendre » au moment d’entrer à l’école primaire.

Se pose alors la question du financement public (et privé) adéquat pour la formation du capital humain. Afin de générer un retour total sur l’investissement en capital humain, il est important d’allouer efficacement le nouvel investissement à la marge ― comme c’est le cas du capital physique. Ainsi, il est crucial de tenter de s’assurer d’obtenir un retour à la marge pour différents types d’investissement dans le capital humain ― un exercice très difficile. Et nous ne devrions pas être surpris si la recherche empirique ne produit pas de données numériques définitives. Alors qu’il semble clair qu’à la base, l’investissement dans le capital humain devrait être orienté vers les très jeunes, on sait moins clairement comment rendre ces investissements productifs.

Note :

Tiré de la conférence du Dr Dodge « Capital humain, développement des jeunes enfants et croissance économique : le point de vue d’un économiste » tenue au Sparrow Lake Alliance’s Annual Meeting, en mai 2003. Dr Dodge, qui a participé à cet événement à titre personnel, a approuvé cet extrait.

Pour citer cet article :

Dodge D. Capital humain, développement des jeunes enfants et croissance économique. Dans: Tremblay RE, Boivin M, Peters RDeV, eds. Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants [en ligne]. https://www.enfant-encyclopedie.com/importance-du-developpement-des-jeunes-enfants/selon-experts/capital-humain-developpement-des-jeunes. Actualisé : Février 2007. Consulté le 24 avril 2024.

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