Développement de l’agressivité indirecte avant l’entrée à l’école


Université du Québec à Montréal, département de psychologie, Canada
, Éd. rév.

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Introduction 

Les tentatives de compréhension et de prévention de l’agressivité chez les enfants ont été principalement guidées par un modèle orienté vers les garçons et axé sur l’agressivité physique. Cependant, les enfants peuvent aussi blesser leurs pairs de manière plus subtile, par exemple par l’exclusion sociale ou le colportage de rumeurs.1,2 Ces formes d’agression sont aussi néfastes et suscitent les mêmes réponses physiologiques et neurales de douleur que les agressions physiques.3 Elles ont une gamme d’effets négatifs potentiellement durables sur les victimes, dont la baisse des résultats scolaires,4 les complaintes somatiques,5 l’anxiété, la dépression6 et même les tentatives de suicide.7 

Sujet 

Plusieurs étiquettes ont été utilisées pour décrire les formes plus subtiles d’agressivité. L’agressivité indirecte8 consiste en un ensemble de stratégies indirectes qui impliquent les pairs comme outils pour saboter les relations sociales et l’estime de soi de la victime. Répandre des rumeurs diffamatoires ou lier une amitié avec une autre personne pour se venger sont des exemples de telles stratégies. La nature indirecte de l’acte agressif permet souvent à l’agresseur de rester anonyme et d’éviter une riposte de la victime et la désapprobation des autres pairs ou des adultes. L’agressivité sociale9 et l’agressivité indirecte10 englobent aussi le rejet ouvertement exprimé d’une victime et les comportements non-verbaux comme les expressions faciales de mépris. Malgré de légères différences, ces termes décrivent des construits fortement apparentés.11  

Problèmes 

On a soutenu que l’agressivité indirecte est plus typique chez les filles.8,12 Cependant, une méta-analyse récente de 148 études montre que, alors que les garçons sont systématiquement plus agressifs physiquement que les filles, les différences entre les sexes en ce qui concerne l’agressivité indirecte sont minimes, peu importe l’âge et l’ethnie des enfants.13 Il semble donc que – alors que les filles peuvent préférer l’utilisation de l’agressivité indirecte à l’agressivité physique14 – les garçons et les filles emploient tous deux des stratégies indirectes pour attaquer les autres. En effet, plusieurs enfants utilisent les deux formes d’agressivité, et cela semble être particulièrement le cas pour les personnes qui sont chroniquement agressives.13,15 Toutefois, les études ont révélé que l’agressivité physique et l’agressivité indirecte peuvent être clairement distinguées dès la période préscolaire.16-21 

Contexte de la recherche 

On a montré que l’agressivité physique diminue chez la plupart des enfants après la petite enfance alors que l’agressivité indirecte s’intensifie, ce qui renforce notre reconnaissance du fait que l’agressivité peut être exprimée de différentes façons.15,22,23,24 De plus, plusieurs enfants physiquement agressifs utilisent de plus en plus l’agressivité indirecte au fil du temps, alors que l’inverse ne semble pas être le cas.25,26 Ces trajectoires développementales divergentes concordent avec le modèle théorique de l’agressivité proposé par Björkqvist et coll.8 Selon ce modèle, les très jeunes enfants utilisent des moyens principalement physiques pour agresser les autres parce qu’ils n’ont pas encore d’autres outils d’expression à leur disposition. Alors que les habiletés cognitives verbales et sociales évoluent, les enfants commencent à utiliser l’agressivité verbale et, à environ quatre ans, ils ajoutent l’agressivité indirecte à leur répertoire. Comme celle-ci peut être aussi néfaste que l’agressivité physique mais entraîne un risque beaucoup moins grand de punition pour l’agresseur, elle devient éventuellement la stratégie primaire. 

Questions clés de la recherche 

Les différentes trajectoires développementales de l’agressivité physique et indirecte soulignent le besoin d’une meilleure compréhension des facteurs de risque et des conséquences développementales potentielles associées à l’agressivité indirecte et de la façon dont ces facteurs de risque et conséquences se comparent à ceux de l’agressivité physique. 

Résultats récents de la recherche 

Les études appuyées sur la génétique supportent la proposition de Björkqvist et coll.8 à l’effet que, malgré leur tendance développementale divergente, l’agressivité physique et l’agressivité indirecte ont des racines communes. Ainsi, l’agressivité indirecte et l’agressivité physique sont non seulement influencés dans une large mesure par les mêmes facteurs génétiques sous-jacents, mais ils partagent également certains risques familiaux.25,27,28 En effet, ces deux types d’agressivité ont été liés à un style parental sévère et très contrôlant et un manque de chaleur et d’encouragements positifs de la part des parents au cours des années préscolaires.29 Cependant, il est également prouvé qu’une éducation parentale trop permissive ou négligente peut favoriser l’une ou l’autre forme de comportement agressif chez les enfants.29 Outre les facteurs familiaux, les enfants indirectement agressifs et les enfants physiquement agressifs partagent certains patrons cognitifs comme l’attribution d’une intention hostile aux actes des autres et un manque d’empathie.30,31 Les associations avec d’autres aspects du fonctionnement cognitif liés à la vie sociale semblent différer, cependant. Contrairement aux enfants dont l’agressivité se manifeste surtout physiquement, les enfants dont l’agressivité est indirecte montrent souvent des habiletés langagières avancées, savent comment persuader les autres de se plier à leur volonté et sont très doués pour prédire les pensées et les actions d’autrui avant même d’entrer à l’école élémentaire.32-36 En outre, les différences les plus marquées entre l’agressivité indirecte et l’agressivité physique reposent sur leurs corrélats et leur évolution sur le plan de l’environnement social. Contrairement à l’agressivité physique, le recours fréquent à l’agressivité indirecte n’est généralement pas lié à des difficultés sociales avec le groupe de pairs. Malgré – ou peut-être à cause de  –  leur manipulation des autres, beaucoup d’enfants directement agressifs ont un réseau assez large d’amis proches.37,38 De plus, bien qu’ils ne soient pas appréciés par beaucoup de leurs pairs, ils occupent souvent une place importante et influente dans le groupe, et l’agressivité indirecte est souvent efficacement exploitée pour atteindre ou maintenir un haut statut social.39-43 Ces bienfaits de nature sociale semblent être particulièrement prononcés chez les enfants qui évitent de s’engager dans l’agressivité physique et emploient exclusivement l’agressivité indirecte.37, 44 Toutefois, les enfants agressifs sur le plan physique parviennent parfois à une position sociale élevée au sein de leur groupe de pairs, et des études récentes montrent que savoir si le groupe de pairs appuie ou rejette le comportement agressif joue un rôle essentiel pour d’autres ajustements en matière de développement apportés chez les enfants agressifs et non agressifs.45 En outre, des enfants âgés déjà de 6 ans présentant une prédisposition à l’agressivité physique ou indirecte sont bien plus susceptibles de s’engager dans un tel comportement si les normes du groupe de pairs y sont favorables.46 Dans ce contexte, ces pairs sont plus susceptibles de s’associer à ces enfants au comportement agressif et d’adopter ce dernier.47-50 Des études indiquent également que l’agressivité physique peut tout particulièrement conférer une protection contre les taquineries ou autres provocations perpétrées par les pairs lorsque les normes sociales y sont favorables, ce qui peut inciter encore davantage à entretenir ou à augmenter un tel comportement.51 Néanmoins, les avantages ostensibles du comportement agressif peuvent être relativement de courte durée, car il semble que les enfants qui s’engagent dans ces deux types de comportements à un haut degré, particulièrement, s’en sortent moins bien que les autres, à plus long terme, et ont tendance à présenter un taux de délinquance supérieur, ainsi que des problèmes d’internalisation à l’âge adulte.52 

Lacunes de la recherche 

Le nombre d’études consacrées à l’agressivité indirecte (dont la majorité ciblait des enfants d’âge scolaire et des adolescents) a drastiquement augmenté au cours des dernières décennies. Par comparaison, quelques études ont examiné les facteurs de risques et les issues psychosociales de diverses formes d’agression avant l’âge de 6 ans.53 En particulier, de plus amples études sont nécessaires pour comprendre comment les caractéristiques des fournisseurs de services de garde d’enfants ou des groupes de pairs pourraient faciliter ou empêcher le développement précoce de l’agressivité indirecte. Une autre source de préoccupation est que les liens rapportés demeurent fondés principalement sur des études conduites sur des participants issus des pays occidentaux, alors que de nombreux enfants issus d’un large éventail de milieux ethnoculturels différents s’engagent dans l’agressivité tant physique qu’indirecte.54 Par conséquent, le cours du développement, tout comme les facteurs de prédiction et les conséquences des différentes formes d’agression, demeurent encore très méconnus chez les enfants issus de milieux culturels diversifiés. Il est important de traiter cette question puisque les normes culturelles peuvent avoir un impact sur le recours au comportement agressif par l’enfant, y compris l’agressivité indirecte. 

Conclusions 

Malgré les lacunes actuelles de la recherche, on peut certainement affirmer que l’agressivité indirecte apparaît dans le répertoire comportemental des enfants à l’âge d’environ quatre ans et qu’elle est observée chez les enfants des deux sexes. L’agressivité physique et l’agressivité indirecte semblent partager des racines étiologiques communes et les jeunes enfants, en particulier, utilisent souvent les deux pour blesser les autres. Cependant, alors que l’agressivité physique diminue chez la plupart des enfants au cours du développement, l’agressivité indirecte tend à s’accroître. Cette augmentation pourrait être largement due au fait que l’agressivité indirecte permet à l’agresseur de causer beaucoup de dommages tout en entraînant un risque relativement faible d’être reconnu coupable et puni. L’agressivité indirecte est donc employée par les enfants ayant des habiletés cognitives et langagières avancées. L’utilisation des deux types d’agressivité, indirecte et physique, est encore plus encouragée lorsque les normes sociales du groupe de pairs favorisent un tel comportement, et, en particulier, l’agressivité indirecte peut fréquemment aider à parvenir à une certaine influence et à une certaine puissance parmi les pairs. 

Implications pour les parents, les services et les politiques 

Alors que l’agressivité indirecte n’entraîne pas toujours de conséquences négatives pour l’agresseur, toute forme de comportement agressif présente clairement un risque sérieux pour la santé physique et mentale de ses victimes. Toutefois, les études suggèrent que les adultes jugent moins négativement les manifestations d’agressivité indirecte par les enfants et sont moins susceptibles d’intervenir que lorsqu’il s’agit d’agressivité physique.55-58 Une première étape de prévention est donc de briser le mythe selon lequel l’agressivité indirecte est un comportement exclusivement féminin ou relativement bénin. Il est aussi important de reconnaître que les comportements agressifs ne résultent pas tous d’habiletés sociocognitives déficientes et que ce sont parfois des enfants dont l’intelligence sociale est très élevée qui utilisent leurs habiletés pour attaquer les autres. Par conséquent, les efforts déployés pour réduire l’agression ne doivent pas être concentrés uniquement sur l’agressivité physique. En outre, il a été démontré que l’accompagnement maternel portant sur les conflits avec les pairs impliquant de l’agressivité indirecte peut contribuer à réduire un tel comportement chez les enfants d’âge préscolaire.59 Néanmoins, les programmes à composantes multiples qui intègrent également l’environnement extrafamilial seraient les plus efficaces.60 Particulièrement chez les enfants scolarisés au primaire, avoir un enseignant chaleureux et rassurant peut contribuer à diminuer le comportement agressif et à développer d’autres stratégies sociales interactives.61 Les programmes de prévention récents emploient pour la plupart des approches pédagogiques et incorporent plusieurs séances qui ciblent spécifiquement les méthodes d’identification et de gestion de l’agressivité indirecte, tout en enseignant les stratégies prosociales visant à bâtir des relations et de résoudre les conflits interpersonnels avec les pairs.62,63 Environ la moitié de ces programmes montre une baisse statistiquement significative de l’agressivité physique ou indirecte, ou des deux, mais les effets sont généralement de faible ampleur. L’inclusion des composantes parentales pourrait apporter un soutien supplémentaire. Néanmoins, une autre explication possible pourrait être que la prévention existante et les efforts d’intervention commencent trop tard pour avoir une véritable incidence.64 Malheureusement, à une exception près,65 les programmes de prévention qui ciblent plusieurs types d’agressivité indirecte ont jusqu’à présent été orientés uniquement sur les enfants de 5 ans et plus. Or, puisque l’agressivité indirecte émerge vers l’âge de quatre ans, il pourrait être nécessaire de débuter les efforts de prévention plus tôt, au cours de la période préscolaire. Il y a des preuves en effet qu’un programme précoce mené à la garderie auprès d’enfants âgés de 3 à 5 ans peut effectivement réduire, non seulement l’agressivité physique, mais aussi l’agressivité indirecte.65 Néanmoins, même les programmes les plus complets sont susceptibles d’échouer s’ils ne sont pas poursuivis sur une longue période60 et plus de recherches seront nécessaires pour évaluer la durabilité des effets trouvés. Finalement, il pourrait être nécessaire d’étendre les efforts concertés pour réduire l’agressivité indirecte comme l’agressivité physique au-delà des contextes familial et scolaire. En effet, même les films considérés non-violents présentent souvent une grande quantité d’agressions indirectes; on peut déjà le constater dans les films d’animation populaires auprès des enfants d’âge préscolaire.66 Il est important de souligner qu’un lien de cause à effet a été décelé entre le visionnement de l’agressivité indirecte dans les médias et la hausse des attributs d’intention hostile, ainsi que la hausse du recours à l’agressivité indirecte chez les enfants.67-69 En conséquence, depuis près de deux décennies déjà, les chercheurs ont demandé une modification du système d’évaluation actuel du contenu des médias afin de guider les parents.70,71 Un tel changement serait particulièrement utile, car la médiation parentale de la consommation de contenu médiatique des enfants d’âge préscolaire (par exemple, en suivant le temps consacré à l’écoute des médias et les restrictions en matière de contenu) semble tamponner les effets délétères de tels contenus comportant de l’agressivité indirecte sur le comportement des enfants.72 C’est seulement par une sensibilisation accrue quant aux dangers potentiels de l’agressivité dans toutes ses formes et dans une variété de contextes, que nous pouvons espérer prévenir les répercussions négatives de cette agressivité sur ses victimes. 

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Pour citer cet article :

Brendgen M. Développement de l’agressivité indirecte avant l’entrée à l’école. Dans: Tremblay RE, Boivin M, Peters RDeV, eds. Tremblay RE, éd. thème. Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants [en ligne]. https://www.enfant-encyclopedie.com/agressivite-agression/selon-experts/developpement-de-lagressivite-indirecte-avant-lentree-lecole. Actualisé : Septembre 2022. Consulté le 18 avril 2024.

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